D’une superficie de 4 420 hectares, le site "Pic Saint-Loup" concerne 8 communes. L’activité humaine, en particulier agricole, est très ancienne sur le site. Marquée par une succession d’abandons et de reprises depuis le Néolithique, elle a façonné le paysage et les groupements végétaux.
Le site "Pic Saint-Loup" présente une mosaïque de milieux alternant entre les grandes étendues de pelouses et de matorrals qui sont les témoins d’un pastoralisme séculaire, les escarpements rocheux, les milieux forestiers et la plaine cultivée. Les pelouses à Brachypode rameux accueillent une belle diversité d’espèces avec parfois des plantes remarquables comme Gagea granatelli / lacaitae, protégée au niveau national. Menacées par l’abandon du pastoralisme, elles représentent un fort enjeu en termes de conservation pour le site.
Les falaises du Pic Saint Loup et de l’Hortus rassemblent des espèces végétales d’affinité méditerranéenne à montagnarde et recèlent plusieurs espèces rares et endémiques (Erodium foetidum, Saxifraga cebennensis, Hieracium stelligerum, Asplenium petrarchae). Elles s’accompagnent de vastes éboulis caractérisés par la présence du Centranthe de Lecoq et de cavités, notamment la grotte de l’Hortus, favorables à de nombreuses espèces de chauve-souris. Les milieux forestiers sont principalement représentés par des taillis de chêne vert, notamment dans la partie sud du site marquée par des influences plutôt méditerranéennes, et par des forêts de chêne pubescent dans la partie nord du site sous influence collinéenne. Les plus vieux boisements accueillent plusieurs espèces remarquables telles que la Pivoine officinale, le Lucane cerf-volant et le Grand capricorne.
Enfin, le bassin de Londres offre une diversité d’habitats avec notamment les prairies humides localisées le long des ruisseaux et réputées pour leur diversité faunistique et floristique et pour la présence de plusieurs espèces rares (Dactylorhize d’Occitanie, Sanguisorbe officinale, Damier de la Succise, Diane). Elles offrent un faciès très original avec notamment des espèces d’affinité nordique. Le bassin est également parcouru par le Lamalou, cours d’eau abritant plusieurs espèces d’intérêt communautaire (Barbeau méridional, Blageon, Cordulie à corps fin, Agrion de Mercure) et dont la qualité de l’eau permet la formation du cratoneurion (sources calcaires pétrifiantes). Les mares temporaires méditerranéennes où se développe la menthe des cerfs ponctuent le paysage.
Localisation
- Situé à 20 km au Nord de Montpellier, c’est l’un des 48 sites Natura 2000 du département de l’Hérault (34)
- Site d’une superficie de 4 420 hectares, réparti sur 8 communes : Cazevieille, Mas-de-Londres, Notre-Dame-de-Londres, Rouet, Saint-Jean-de-Cuculles, Saint-Martin-de-Londres, Saint-Mathieu-de-Tréviers et Valflaunès
Topographie et géologie
- Nombreuses formations géologiques recensées sur le site
- Pic Saint-Loup : calcaires massifs et durs du Jurassique (-199 à -145 MA), pli anticlinal déversé formant une écaille rocheuse orientée est-ouest
- Hortus : calcaires du Crétacé (-145 à -65 MA) plissés et érodés forment la falaise
- Cuvette de St Martin de Londres : argiles et calcaires lacustres d’origine Eocène (-56 à -36 MA) où s’étend la plaine alluviale parcourue par le Lamalou
- Vaste réseau karstique (grottes, galeries, avens...) constituant un réseau hydrographique souterrain très important, très sensible aux pollutions
Hydrologie
- 2 bassins versants : Lez et Hérault
- Un cours d’eau principal, le Lamalou, bordé de zones humides, alimenté par les aquifères karstiques du causse de l’Hortus
- Nombreux ruisseaux temporaires
- Bonne qualité globale des cours d’eau, favorable au développement d’une végétation et d’une faune aquatiques diversifiées, dont deux poissons d’intérêt communautaire (Barbeau méridional et Blageon)
Occupation humaine
- Activité humaine très ancienne sur le territoire, avec succession d’abandons et de reprises d’activité depuis le Néolithique (- 6 000 ans), ayant façonné le paysage et les groupements végétaux
- Pastoralisme, coupes forestières, exploitation du bois de chauffe et incendies ont formé les milieux ouverts de garrigues
- Depuis le début du siècle, les activités forestières et la déprise du pastoralisme ont engendré une progression des milieux boisés (chênaie verte méditerranéenne principalement) au détriment des milieux ouverts